Les Restos du cœur du pays de Quimperlé enfin dans un local adapté à leurs besoins ?
Ils y sont depuis des lustres, ont de plus en plus de mal à répondre aux besoins des bénéficiaires et pourtant, rien ne bouge. Les Restos du cœur n’ont pas de locaux adaptés à leurs besoins. Quimperlé communauté « travaille sur une solution ».
Pour un territoire qui se targue d’être en pointe dans le domaine de la solidarité et du social, ça la fiche plutôt mal. Les Restos du cœur du pays de Quimperlé disposent d’un local de 54 m², au 12 rue de Clohars, à Quimperlé. « On y est depuis… Pfff, je ne sais même plus. Au moins, depuis 2009 », tente de se rappeler Marie-Françoise Langlais, la présidente des Restos de Quimperlé. Ce jeudi 24 novembre, c’est le jour du lancement de la campagne d’hiver. Une dizaine de bénévoles se bousculent dans le local, se faufilent derrière des rayonnages plutôt bien garnis. « Pour le moment, on n’a pas de problème au niveau de la collecte, même si on a eu une crainte sur les conserves. Toutes les enseignes, à une exception, nous donnent leurs produits, ce qui nous permet aussi d’avoir du frais avec pas mal de légumes… Le réseau quimperlois est fidèle ». Cette abondance toute relative de biens se heurte à un mur. Ou quatre murs : ceux du local, qui ne permet pas d’accueillir les bénéficiaires, toujours plus nombreux chaque année. « Nous n’avons pas de chambre froide, seulement des frigos. Cet été, on a été contraint de jeter des denrées qui ne supportaient pas la chaleur. Et je ne vous parle même pas de l’espace de stockage, au-dessus de nous. C’est plein, et on se demande parfois si le toit ne va pas nous tomber dessus », souffle une bénévole.
Le local actuel des Restos, au 12 rue de Clohars, est depuis longtemps inadapté à la demande des bénéficiaires du territoire, qui doivent attendre leurs colis sous la pluie ou sous le cagnard, comme cet été.
La goutte de sueur qui fait déborder le vase
Chaque saison, le nombre de bénéficiaires va croissant. Mais cet été, l’équipe de Marie-Françoise a été submergée. « Nous avons eu un pic de 330 familles. Du jamais vu. Et comme nous n’avons pas la possibilité de les accueillir à l’intérieur, ils attendaient dehors, sous le soleil. Il y avait des enfants qui transpiraient, se sentaient mal… Et pour la campagne d’hiver, c’est pareil. Aujourd’hui, ils seront sous la pluie. Tout est comme ça : pas de cafétéria, de coin repos, d’espace pour proposer des soins ». Marie-Françoise a fait savoir son ras-le-bol. Si elle ne le dit pas ainsi, l’équipe des Restos a le sentiment de se faire balader. « Je ne comprends pas pourquoi aucune solution n’a été trouvée avant. Il y avait un projet pour nous accueillir au Coat-Kaër, mais ça ne se fera pas », glisse un homme.
Les locaux désertés par l’entreprise La Palourdière, en 2019, pourraient accueillir les Restos. Quimperlé communauté étudierait la question.
L’usine de La Palourdière étudiée ?
Le sujet est délicat. Marie-Françoise préfère renvoyer vers Sébastien Miossec?. Pas disponible, le président de Quimperlé communauté fait suivre un communiqué qui ne dit pas grand-chose : « Alors que Les Restos du cœur viennent de lancer leur 34e campagne, Quimperlé communauté déplore les conditions d’accueil des bénéficiaires et de travail des bénévoles tout au long de l’année. Depuis plusieurs années la communauté d’agglomération s’est emparée du sujet et cherche une solution d’hébergement. Le projet initial, au Coat-Kaër, n’a pas pu aboutir pour de multiples raisons (sans préciser lesquelles NDLR). Pour autant, la communauté d’agglomération travaille, depuis cet été, sur une solution alternative pour répondre aux besoins de l’association. Les élus comptent la faire aboutir rapidement, idéalement au premier trimestre 2023 ». Selon certaines indiscrétions, le site étudié serait celui de l’ancienne usine La Palourdière, toujours au Coat-Kaër. Un local de plusieurs centaines de m², laissé libre par l’ancien propriétaire qui avait déménagé en 2019. Il pourrait répondre aux besoins des Restos, qui distribuent des denrées à 300 familles, chaque lundi et jeudi après-midi, et s’attend à une nouvelle hausse de 15 à 20 % des demandes.
ORIGINE : LE TELEGRAMME DU 24 NOVEMBRE 2022