Aux Restos du cœur de Concarneau, la baisse des approvisionnements inquiète
Alors que l’antenne concarnoise s’apprête à lancer sa campagne d’hiver des Restos du cœur, les bénévoles s’inquiètent de la baisse des approvisionnements par leurs principaux fournisseurs.
Les 58 bénévoles de l’antenne concarnoise des Restos du cœur sont fin prêts pour la 38e campagne d’hiver, qui démarrera le 22 novembre. « Pour la campagne d’été qui se termine, nous avons accepté 224 familles contre 164 l’an passé et 205 en 2020 », informe Jean-Claude Carillette, le responsable de la structure locale. « Les chiffres reviennent à ceux d’avant covid où nous avons connu un trou d’air. Mais nous notons une augmentation de 10 % du nombre d’inscrits cette année », souligne-t-il.
Pour cette deuxième campagne annuelle, « 84 familles sont déjà inscrites ». Les personnes seules, âgées et familles monoparentales représentent la grande majorité des bénéficiaires. « Avec l’augmentation des prix, on a vu apparaître plus de gens qui connaissaient déjà quelques difficultés financières avant l’inflation et qui ont désormais besoin d’une aide », note le responsable.
En 2021, nous avions collecté sur nos ramasses près de 60 t, soit 5 t par mois. Mais là, nous sommes, environ, à moins d’une tonne par semaine.
La principale inquiétude concerne aujourd’hui « la problématique d’approvisionnement » de l’antenne locale. « Nous avons deux fournisseurs que sont l’entrepôt départemental de Châteaulin et la ramasse dans treize grandes surfaces du pays de Concarneau », rappelle-t-il. Concernant le premier, « le contexte actuel fait que les quantités livrées chaque semaine sont en baisse sur certains produits, comme la viande et la charcuterie », observe Marie Letellier, coresponsable de l’approvisionnement de l’antenne concarnoise.
Un stock en diminution
Une diminution également constatée auprès des distributeurs du secteur. « En 2021, nous avions collecté sur nos ramasses près de 60 t, soit 5 t par mois. Mais là, nous sommes, environ, à moins d’une tonne par semaine », s’alarme Marie Letellier. La conséquence, selon eux, des rayons « anti-gaspi » mis en place par la plupart des grandes enseignes qui n’ont plus le droit de jeter leurs invendus depuis le 1er janvier 2022. « La mesure est dans l’esprit du temps mais c’était notre fonds de commerce », reprend Jean-Claude Carillette. « Un magasin nous a même demandé de passer tous les quinze jours au lieu d’une fois par semaine », ajoute le Concarnois.
Une diminution qui force les Restos du cœur à réorganiser leur distribution alimentaire. « Nous sommes obligés de limiter sur certains produits. On axe plus sur les conserves ou fruits et légumes qui représentent la moitié de nos tonnages », informe Marie Letellier. Les bénévoles puisent également dans leur stock de 14 t issu de la dernière collecte nationale. « Mais celui-ci fond plus vite que d’habitude », assurent les bénévoles.
Vers d’autres pistes
Pas question pour autant d’être alarmiste. « Nous n’allons pas diminuer les quantités mais c’est sûr que nous allons faire plus attention désormais », signale Jean-Claude Carillette. Pour faire face, les bénévoles réfléchissent à d’autres pistes. Parmi elles, la possibilité d’élargir la ramasse à d’autres commerçants du secteur, comme les distributeurs de produits alimentaires bio. Enfin, le responsable rappelle que les particuliers peuvent venir déposer des dons alimentaires, chaque lundi matin, au centre local.
Pratique
Restos du cœur de Concarneau, 5, rue du Maréchal-Foch. Tél. 09 61 32 36 61.
ORIGINE : LE TELEGRAMME DU 15 NOVEMBRE 2022