À Quimper, les Restos du cœur surveillent leurs stocks de très près
À Quimper, les Restos du cœur surveillent leurs stocks de denrées de très près. Le nombre de bénéficiaires n’a pas explosé pour le moment. Mais trois des cinq traditionnelles sources d’approvisionnement se tendent, au seuil de l’hiver.
« Habituellement, à cette époque, on n’aurait pas touché aux stocks constitués à partir de la collecte du mois de mars », témoigne Hervé, responsable des Restos du cœur de Quimper. « Mais on a commencé à taper dedans… » Autres signes d’une campagne d’hiver un peu particulière pour ce bénévole impliqué dans la cause des Restos depuis un petit paquet d’années ? Un grand congélateur débranché parce que vide. Et surtout, cet autre grand congélateur accueillant le stock tampon de produits surgelés dans la salle de distribution, aux trois-quarts vide, aussi : « Ça, je n’avais jamais vu », assure le responsable qui pressent des difficultés d’approvisionnement à venir?.
Cinq sources d’approvisionnement
Pour les Restos du cœur en général et à Quimper en particulier, cet approvisionnement connaît cinq origines : les dons et subventions en argent permettant d’acheter des produits via les antennes départementales régionales ou la structure nationale des Restos ; la collecte directe de denrées auprès du public lors de la journée nationale, au mois de mars ; la collecte de surplus ou malfaçons dont les gros volumes transitent par la plate-forme départementale de Châteaulin ; des cessions de denrées issues des stocks constitués par l’Europe. Et, surtout, la ramasse. Comprenez la collecte régulière dans les grandes et moyennes surfaces du secteur, de produits invendus ou frappés par des dates limites de consommation courtes.
On voit revenir des gens qu’on n’avait pas vus depuis un an
Vu de la fenêtre des Restos du cœur de Quimper, l’approvisionnement issu de ces trois dernières sources serait moindre, du fait du contexte économique inflationniste et des tendances commerciales actuelles. Tandis que le nombre de bénéficiaires augmente de façon contenue, grimpant jusqu’au plafond que l’association connaissait avant les épisodes de la covid, mais pas au-dessus pour le moment : « On voit revenir des gens qu’on n’avait pas vus depuis un an ».
Moins de produits dans les tournées auprès des professionnels
La première observation du responsable dit une baisse des volumes de la ramasse chez les partenaires habituels du secteur. « On la mesure assez bien lorsqu’on voit les camions revenir de leur tournée. Notamment sur les produits à DLC courtes. Je pense que c’est principalement lié à la naissance d’un mouvement anti-gaspi et de développement du commerce sur ce segment. Des rayons dédiés dans la grande distribution jusqu’aux commerces spécialisés qui voient le jour ».
Les producteurs « partenaires » resserrent-ils aussi les boulons ? Difficile à évaluer à cette date. « Nous n’avons en tous les cas pas le sentiment que la générosité des particuliers baisse ». Au seuil de l’hiver, les incertitudes semblent en revanche plus fortes pour l’approvisionnement venant de l’Europe.
85 bénévoles pour 4 600 équivalents repas hebdomadaires
« Il manque à ce jour surtout de la viande et du poisson sous toutes leurs formes », évalue Hervé. Les Restos du cœur quimpérois sont en contact avec 1 200 à 1 600 adultes, ce qui équivaut à 850 familles. Des repas sont distribués pour 600 à 700 d’entre eux, en moyenne. « On table sur la distribution hebdomadaire de 4 600 équivalents repas ».
Constitués en association, les Restos quimpérois comptent 85 bénévoles dont 80 % sont âgés de plus de 51 ans. Elle tourne en s’appuyant sur un noyau dur de 34 personnes très impliquées. Elles assurent notamment les distributions au public les matins du lundi, mardi, jeudi et vendredi.
Pratique
Les Restos du cœur, 24 bis, avenue de Ti Douar, dans la zone de Ti Douar, accessibles lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 9 h à 11 h 30 (et plus si forte fréquentation). Dons en chèque ou nature possibles au local aux heures d’ouverture.
ORIGINE : LE TELEGRAMME DU 18 NOVEMBRE 2022